Usine Citroën
255 quai Aulagnier

Le site s’étendait sur 7 hectares. La grande halle voutée en béton date de 1925. Au centre, l’ancien logement du directeur était occupé par les bureaux de la direction et l’infirmerie. La chaufferie en béton et briques complétait le site avec ses grandes baies latérales et son lanterneau vitré.
Cette ancienne usine Ford fut construite par Charles Knight de 1925 à 1929 sur les terrains de l’ancienne usine de gaz industriels : l’oxylithe. Dans la grande halle, voutée, entièrement en béton étaient répartis les ateliers de fabrication. Les construction secondaires en structure de béton à remplissage de briques, ou en pan de fer en briques, abritaient les ateliers de maintenance et le stockage des pièces. À l’époque de Ford, on y fabriquait des pièces détachées pour l’automobile. L’usine, rachetée par Citroën en 1949, a gardé la même vocation : elle produisait des pièces décolletées (obtenues par usinage dans une même barre de métal) et des organes hydrauliques pour les systèmes d’amortisseurs.
L’ancienne halle Citroën a été sauvée de la démolition. La Ville a réussi à conserver une partie de ce lieu appartenant à son patrimoine industriel afin de convertir cette vaste friche de 7 hectares en un nouveau quartier d’affaires, avec des immeubles de bureaux, des commerces, des logements non loin de la future gare du Grand Paris Express. L’objectif étant de remplacer les quartiers désertés par les anciennes usines en un nouveau quartier d’habitations, de bureaux, d’équipements publics et d’espaces verts.
Usines Chausson
Rue des Frères Chausson

L’usine est fondée en 1907 à Asnières-sur-Seine par Jules et Gaston Chausson. Elle prit tout d’abord le nom d’Ateliers Chausson Frères et produisait des radiateurs pour moteurs thermiques automobiles. La raison sociale est transformée en 1924 en Société anonyme des usines Chausson (SUC).
En 1936, la SUC se spécialise dans la construction automobile (carrosserie et échangeurs thermiques) : c’est un acteur important de l’industrie des véhicules en France. La SUC devient ensuite sous-traitant de ses deux principaux actionnaires, les groupes Peugeot et Renault dont elle assure l’assemblage de véhicules utilitaires. En 1945, la société entreprend la fabrication de cars et devient en quelques années le premier constructeur français dans ce domaine.
Dans les années 1970, l’usine est à l’apogée de son développement : le groupe possède plusieurs usines à Asnières-sur-Seine, Gennevilliers, Meudon, Reims, Creil, Maubeuge et Laval. La marque est choisie par la RATP dans les années 1950, afin de fournir 273 autobus « APU 53 » pour Paris et sa banlieue, à partir de 1954.
Riche d’une histoire ouvrière presque centenaire, la restructuration du groupe, tout au long des années 1990 est longue et douloureuse. Elle donne lieu à d’importants mouvements sociaux, grèves, débrayages avec arrêts de la production, provoqués par une logique d’alliance entre constructeurs automobiles décidée par les actionnaires, suivie du dépôt de bilan de l’entreprise en septembre 1993. De 1993 à 1995, trois plans sociaux conduisent à la fermeture définitive de certains sites de production installés en banlieue parisienne.
Le dernier établissement de Gennevilliers, cesse son activité en 2000 et le site est démoli en 2007, pour laisser place à un écoquartier, une coulée verte et un nouveau quartier.
Usine Astra-Calvé
225 quai Aulagnier

Pharmacien, chimiste, Hippolyte Mège-Mouriès (1837–1880) invente en 1869 la margarine, à la demande de l’empereur Napoléon III qui cherche un corps gras de longue conservation pour agrémenter le quotidien des marins de sa flotte. Le principe obéit à la reproduction par voie physicochimique du processus naturel amenant à la production de lait. La première margarinerie est fondée à Yvetot en 1910, par l’ingénieur Jean Motte. Confiant en la destinée du produit, il lui donne le nom d’Astra – le ciel – allusion au dernier mot d’un vers latin : « courage enfant c’est ainsi qu’on s’élève jusqu’au ciel ! ».
Associée à diverses industries complémentaires, la société Astra s’installe à Asnières dans les années trente, sur un terrain situé dans le quartier des Grésillons et dont une partie avait appartenu à la famille du peintre Édouard Manet. Le bâtiment principal – la cathédrale – une architecture de voûte de quarante-cinq mètres de haut sera gravement touché par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale et l’entreprise Astra renaîtra sur un site reconstruit dans les années cinquante.
Aujourd’hui, c’est la société Matford qui se trouve à l’emplacement des usines Astra-Calvé. Associées, la Société Mathis et la Société Ford fondent en 1934 la Société Matford. Celle-ci, dont le siège est à Asnières, est implantée à la fois à l’usine d’Asnières de la Société Ford et à l’usine strasbourgeoise de la Société Mathis. En 1944, l’association Ford/Mathis étant dénoncée, la Société Ford assure seule la gestion de la Société Matford.
Laboratoires Sista
15 rue des Champs

Les laboratoires pharmaceutiques de la Société Industrielle de Thérapeutique Appliquée ont été construits par les architectes Delaire et Sage, en 1928, sur une parcelle d’angle. Ils furent surélevés en 1933 et agrandis en 1936.
L’édifice témoigne d’une recherche architecturale : élargissement des baies, accentuation des bandeaux de béton enduit de ciment blanc soulignant le remplissage de brique jointoyée. On note l’utilisation du pavé de verre pour la cage d’escalier. Les magasins étant en sous-sol, le quai de chargement au rez-de-chaussée dans la cour, les laboratoires se situaient aux premier et second étages, les bureaux au troisième.
Revillon
2 avenue de Solférino
Cette ancienne usine de bonneterie, construite probablement au cours des dix premières années du XXe siècle fut occupée de 1927 à 1934 par les ateliers de Gabrielle Chanel. L’édifice passa ensuite par différents parfumeurs et fabricants de cosmétiques : Millot, puis Revillon et Grénoville.
Des anciens ateliers il ne reste que la façade de briques sur poitrail de fer, ponctuée de pilastres, surmontée d’un entablement. Les baies agencées sur un rythme ternaire alternent avec une baie simple.